Peinture 130 x 162 cm, 18 avril 1959

À NOUVEAU À LA LUMIERE !

Le musée Soulages accueille dans ses salles permanentes, depuis le lundi 18 décembre une œuvre prêtée par le Musée d’art moderne et contemporain (MAMC+) de Saint-Etienne Métropole : Peinture 130 x 162 cm, 18 avril 1959.

L’œuvre est remarquable par sa composition et sa technique de raclage de la couche picturale supérieure révélant les couches colorées inférieures, typique du travail de Soulages à cette période. Puissance et lumière se dégagent de l’œuvre qui apparaît comme une synthèse du travail de Soulages dans les années 1960 où le noir est structurant mais aussi révélateur de lumière par contraste.

Si l’œuvre a appartenu dans un premier temps à la collectionneuse Sonja Henie, fondatrice avec son époux du Centre d’art Henie-Onstad situé à Høvikodden (Norvège), elle présentait un état de dégradation tel que Pierre Soulages l’avait récupérée en 1983 et échangée auprès de la collectionneuse contre Peinture 222 x 175 cm, 16 octobre 1983. C’est finalement en 1994 que le musée de Saint-Etienne acheta l’œuvre à l’artiste. D’après le conservateur du musée de l’époque, Bernard Ceysson, l’œuvre aurait été « restaurée » par Pierre Soulages avant son achat par le musée. Présentée dès 1960 à la Galerie de France, l’œuvre n’a participé qu’à une seule exposition depuis son arrivée dans les collections publiques. Cela fait donc plus de vingt ans que l’œuvre n’a pas été présentée.

Des témoignages attestent du mauvais état de conservation de cette œuvre dès les années 1970. Des soulèvements de la couche picturale sont présents, en particulier dans les zones d’aplats noirs, dus à un clivage entre les couches picturales et la couche de préparation. Les importants soulèvements peuvent évoluer en zones lacunaires de plusieurs cm².

Pauline Hélou-de la Grandière, restauratrice de peinture, qui a beaucoup travaillé sur Peinture 130 x 162 cm, 18 avril 1959 a préconisé, pour la bonne conservation de l’œuvre, de la présenter au maximum à la lumière du jour afin d’éviter le phénomène de fluidification des liants lié à la dégradation de l’œuvre.

Le MAMC+ étant en travaux jusqu’à l’automne 2024, c’est donc essentiellement pour des raisons de conservation que l’œuvre est prêtée au musée Soulages et qu’elle a naturellement trouvé sa place dans la salle des peintures.