Crucifix, 1951

Fontana et la céramique

L’amour de Fontana pour la matière, le conduit à partir de 1936 à expérimenter la technique de la céramique en Italie, à Albisola. Il y est initié par l’artiste futuriste italien Tullio Mazzotti. Fontana aime manier la terre, ce qui confère une dimension organique à ses productions. Il est fasciné par le travail du feu qui fige son geste et fixe le pigment : « La matière était attirante, je pouvais modeler un fond sous-marin, une statue ou une touffe de cheveux et leur imprimer une couleur vierge compacte que le feu amalgamait ». Il poursuit cette initiation en se formant dans les ateliers de la prestigieuse manufacture de Sèvres, en 1937. Malgré leur aspect quasi abstrait, les céramiques produites à cette période sont naturalistes : l’exposition présente notamment Fiori e farfalle (1938), œuvre polychrome représentant des papillons posés sur des fleurs. Ce travail est poursuivi après la guerre, Fontana ajoutant à ses créations les préceptes du Spatialisme, qui déforme la matière dans l’espace. C’est le cas de la Crucifixion (1951), exposée au musée Soulages. La silhouette du Christ sur la croix semble disparaître dans un tourbillon. Comme dans la sculpture baroque, chère à Fontana : tout devient mouvement. La verticalité de la scène représentée, par opposition à d’autres céramiques plus horizontales, pourrait ici évoquer l’ascension du Christ. Lucio Fontana reste attaché l’image de la figure christique, au-delà de son seul aspect symbolique : la scène de la crucifixion apparaît à de multiples reprises dans son travail sur la céramique.

Fiche d'identité de l'oeuvre
Matériaux
Terre cuite émaillée et peinte
Provenance
Collection particulière
Chronologie
1951
Technique
Céramique
Dimensions
68 x 40 x 30 cm
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