Le 7ème art au coeur d’une installation

Agnès Varda, Une cabane de cinéma : La serre du Bonheur

Agnès Varda pose ses valises au musée Soulages le temps d’une exposition, avec elle, des photographies d’enfance, de ses amis, de souvenirs de films, mais aussi des cabanes… Découvrons aujourd’hui l’une d’entre elles, peut-être la plus fameuse, La serre du Bonheur.

« Je bâtis des cabanes avec les copies abandonnées de mes films. Abandonnées parce qu’inutilisables en projection. Devenues des cabanes, maisons favorites du monde imaginaire. »[1]

La serre du Bonheur est la troisième cabane réalisée par l’artiste, en 2017, et se compose de la quasi-totalité de la bobine du film Le Bonheur, paru en 1964 : soit 2 500 mètres. Film relatant l’histoire d’un couple heureux (ou presque…?), l’esthétique choisie par Agnès est colorée, empreinte d’images d’une nature fleurie, symboles de bonheur. Avec une pellicule remplaçant les verrières, le visiteur est ainsi invité à se plonger dans ce monde joyeux, en déambulant autour des tournesols disposés au centre de cette cabane de jardinier. Agnès parle même d’ « habiter le cinéma », avec une certaine nostalgie de l’objet pellicule que l’on pouvait manier avec les mains, dans une ère où le numérique tend à régner. Ici, l’artiste suggère que « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »[2], la pellicule 35mm ne mourra jamais chez Varda.

« Pour moi, c’est tout ça : souvenir d’avoir été cinéaste, souvenir physique du film. J’ai adoré tripoter la pellicule et j’ai gardé ce goût […] Ce qui est très beau, c’est la décomposition du mouvement le long de la pellicule : on voit autant la lumière que la durée, dans l’installation. »

Entrez dans le monde merveilleux d’Agnès Varda et venez découvrir La serre du Bonheur (et bien d’autres !), au musée Soulages jusqu’au 4 janvier 2026 !

[1] Les citations d’Agnès Varda sont issues de la présentation du CNAP, de l’exposition « Agnès Varda. Une cabane de cinéma : La serre du Bonheur », Galerie Obadia, Paris, du 14 avril au 31 mai 2018.
[2] Citation d’Antoine Lavoisier