Peinture 202 x 256 cm, 10 octobre 1963

Rencontre1œuvre

Peinture 202 x 256 cm, 10 octobre 1963, Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole

En 1957, Pierre Soulages change d’atelier, de la rue Schœlcher dans le 14e arrondissement de Paris, l’artiste déménage au 48 rue Galande dans le 5e arrondissement. Plus vaste, l’espace permet à Soulages de travailler sur des formats monumentaux, qui marqueront les années 1960. Durant cette période, la peinture de l’artiste évolue, plusieurs éléments tendent à dominer comme une plus grande fluidité de la matière, les aplats noirs, l’illusion de polyptyque, ou encore la réapparition du fond blanc.

On retrouve certains de ces éléments dans Peinture 202 x 256 cm, 10 octobre 1963 : la toile à fond blanc semble divisée en deux, avec une composition particulière pour chacune. Dans la partie gauche, Soulages a réalisé plusieurs rangées de touches allongées d’un noir profond, parfois traversées par une barre nette, laissant passer légèrement la lumière du fond blanc. Dans la partie droite, le peintre a recouvert la toile d’une grande nappe de peinture également noire, laissant transparaître le fond blanc, cette fois, de part et d’autre. L’œuvre présente ainsi deux typologies importantes : la fin des structures architecturées, qui ont marqué les premières années chez Soulages, combinée à une nappe fluide, qui se retrouve largement tout au long des années 1960.

Cette œuvre débute une série de trois toiles, reprenant les mêmes principes stylistiques : on y retrouve la même composition mais travaillée différemment. La seconde toile, Peinture 256 x 360 cm, 14 avril 1964 (appartient à l’artiste), suit de près celle du 10 octobre 1963 ; mais dans la troisième, Peinture 143 x 202 cm, 19 novembre 1964 (Musée Soulages Rodez), les touches de la partie gauche sont plus épaisses et superposées à des touches translucides. La nappe noire de la partie droite est également plus large, couvrant pratiquement toute la surface blanche de la toile.

La répétition de motifs ou de compositions n’est pas rare chez le peintre, « Chaque tableau, dit Soulages, est à la fois un tableau terminé et, ce qui m’importe davantage, une étape, un moment de quelque chose de plus vaste, qui est la succession de mes toiles que je ne peux prévoir » 1.

C’est pourquoi l’artiste n’hésite pas à réutiliser certaines compositions afin d’aller au bout d’une recherche formelle, et plus largement de sa réflexion autour de la lumière.

Venez découvrir cette œuvre au musée Soulages dans le cadre du partenariat avec le Musée Fabre de Montpellier jusqu’au 4 janvier 2026.

1 - SWEENEY James Johnson, Soulages, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1972.

Fiche d'identité de l'oeuvre
Matériaux
Toile
Provenance
musée Fabre de Montpellier Méditerrannée Métropole
Chronologie
1963
Technique
Peinture à l'huile
Dimensions
202 x 256 cm
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