Coup de cœur de la Librairie-boutique :
Les éditions L’association redonne des couleurs à l’ouvrage Poulet aux prunes (2004) de Marjane Satrapi ; pour fêter ses 20 ans de parution, ils lui offrent une toute nouvelle forme « reliée cartonnée, aux tranches recouvertes d’un jaspage rouge. » : un écrin qui s’est empourpré pour l’occasion et qui nous invite à renouer avec cette auteure franco-iranienne aux multiples chefs-d’œuvre.
Cette artiste multiculturelle est surtout connue pour sa série Persépolis éditée entre 2000 et 2003 et adaptée au cinéma en 2007 ; le film sera couronné de deux césars et du prix spécial du jury au festival de Cannes de la même année.
Cet ouvrage Poulet aux prunes, plus confidentiel, paru en 2004, a été également récompensé et reçu en 2005 le prix du meilleur album au 32 ème festival de la bande dessinée d’Angoulême ; il sera lui aussi adapté au cinéma en 2011 en co-réalisation avec son binôme de cinéma Vincent Paronnaud, autre auteur de bandes dessinées.
POULET AUX PRUNES
C’est l’histoire de Nasser Ali khan, musicien, joueur de Tar réputé (instrument persan, « un luth à long manche »), père de 3 enfants, époux de Nahid, amoureux esseulé d’Irâne.
Il vit à Téhéran.
Le poulet aux prunes est son plat préféré.
Nous sommes en 1958, en novembre exactement, Nasser est parti en quête d’un nouvel instrument (sa femme a brisé son précieux Tar). Sa recherche infructueuse le mène dans la ville de Mashad à la rencontre d’un nouveau vendeur : Houshang. Là, devant un nouvel échec et comme un présage de ce qui va suivre, il s’adresse au vendeur en citant le poète Khayyâm :
« Les astres à ma présence ici-bas n’ont rien gagné,
Leur gloire à ma déchéance ne sera pas augmentée ;
Et témoin mes deux oreilles, nul n’a jamais pu me dire
Pourquoi l’on m’a fait venir et l’on me fait m’en aller. »
De retour chez lui, le 15 novembre, il décide de se laisser mourir.
… Dès lors, 8 jours durant, au rythme des heures, des jours qui passent et des souvenirs qui remontent, avec humour et philosophie, nous le suivons dans ses errances et ses rêveries ;
Merveilleusement triste ou tristement joyeux, ce récit n’en est pas moins une ode à la vie, qui illustre parfaitement cette réplique d’un des personnages de Marjane Satrapi : « Pour vivre il ne suffit pas d’être vivant ».
PS : également disponible à la boutique et également dans une toute nouvelle édition 2024 : Broderies
Marjane Satrapi, Poulet aux prunes, éditions L'association, novembre 2024 (22 euros)
Marjane Satrapi, Broderies, éditions L'association, novembre 2024 (26 euros)